Quels sont les 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation et comment œuvrons-nous aujourd’hui à leur mise en œuvre?

Wampum001-1

Le système des PI est un génocide culturel qui s’est étalé sur plus d’un siècle et qui n’est qu’une facette d’un plan complexe mis en place par les colonisateurs européens pour éliminer les autochtones, qu’ils jugeaient trop différents pour vivre dans leur société.

Dans le cadre du mouvement pour les droits des autochtones, qui est en pleine expansion, les communautés autochtones ont récemment exigé que le Canada leur rende justice par l’entremise de manifestations et d’actions en justice, ainsi qu’en exerçant des pressions dans le cadre d’un intense lobbying.

L’une de ces actions en justice menées par des militants s’est traduite par le plus important règlement de recours collectif de l’histoire du Canada (en anglais seulement), exigeant des excuses de la part du gouvernement canadien, des organismes religieux officiels et d’autres participants à cette horreur. Elle a recommandé des modifications de politiques et a alloué environ 2 milliards de dollars à distribuer aux survivants du système des PI.

Ce règlement a également mené à la création, en 2008, de la Commission de vérité et réconciliation, un organisme agréé par le gouvernement qui a passé plusieurs années :

  • à écouter les témoignages des survivants des pensionnats au sein des communautés autochtones, métisses et Inuits
  • à rédiger un rapport complet et précis sur les atrocités commises et les effets intergénérationnels du système
  • à recommander des modifications profondes à apporter aux politiques et à promouvoir des programmes éducatifs complets afin d’éviter que de telles atrocités ne se reproduisent.

Lorsque la Commission de vérité et réconciliation a publié son rapport final en 2015, elle a recommandé au gouvernement canadien 94 appels à l’action pour réparer ces horribles erreurs. Ce moment décisif pour le mouvement pour les droits des autochtones a marqué les premières tentatives du pays à commencer à éliminer le racisme systémique qui dévaste les autochtones du Canada.

Ce guide complet comprend un bref historique des pensionnats et les 94 appels à l’action lancés par la Commission de vérité et réconciliation, et explique comment le Canada travaille aujourd’hui à la réconciliation.

Indigenous man kneeling in tall grass and teaching others about farming

Bref historique des pensionnats indiens du Canada (PI)

À partir de la fin du XVIIe siècle (très peu de temps après l’installation des Français au Canada), des missionnaires chrétiens ont fondé des pensionnats pour endoctriner les enfants autochtones dans la culture sociopolitique de l’Europe occidentale.

En 1831, le pensionnat Mohawk Institute fut créé et, trois ans plus tard, on y a entamé l’admission des filles. Bien que strictement gérée par l’Église, ce pensionnat deviendra un archétype essentiel de l’objectif déclaré du gouvernement canadien, à savoir l’assimilation forcée.

Dans cette optique, le gouvernement a publié en 1845 le rapport de la commission Bagot, une étude sur la façon d’exercer le contrôle colonial et d’éradiquer la population autochtone. Ce rapport proposait de séparer les enfants autochtones de leur famille afin de mieux les assimiler et désignait le Mohawk Institute comme un modèle pour les futures écoles.

Le système des PI, financé par le gouvernement, a été officiellement adopté dans les années 1880, peu de temps après l’entrée en vigueur de la Loi sur les Indiens de 1876, qui avait pour but explicite d’éradiquer la culture autochtone. Cette loi a codifié le droit d’éduquer et d’assimiler les enfants autochtones et, par conséquent, a élargi la portée du système des PI, le transformant en une monstruosité coloniale.

Le système a continué de s’étendre, avec des écoles délibérément construites loin des communautés autochtones pour minimiser les contacts et accroître le sentiment d’aliénation des enfants par rapport à leur famille et à leur culture.

La maltraitance était omniprésente.

Pour avoir utilisé leur propre langue ou reconnu leur héritage de quelque manière que ce soit, les enfants étaient sévèrement punis, ce qui impliquait souvent des abus physiques, psychologiques et même sexuels. Les étudiants mouraient ou étaient fréquemment portés disparus et, en raison d’une mauvaise tenue des dossiers, ils disparaissaient effectivement sans laisser de traces. 

En 1894, la fréquentation des PI est devenue obligatoire pour les enfants des Premières Nations, une politique appliquée de manière incohérente aux enfants Métis et Inuits. Les communautés autochtones tentaient régulièrement de se battre ou de cacher leurs enfants, des dénonciateurs ayant tiré la sonnette d’alarme sur les abus généralisés et les taux de mortalité élevés dans ces écoles dès 1907, mais le système a persisté et s’est même considérablement développé.

Bien que le système des PI ait atteint son apogée en 1931 (avec 80 écoles ouvertes dans tout le pays), ses atrocités se sont poursuivies jusqu’à la fin du XXe siècle. La dernière école n’a fermé ses portes qu’en 1996, l’année même où la Commission royale sur les peuples autochtones (CRPA) avait publié un rapport historique en cinq volumes, et seulement deux ans avant la publication d’une déclaration officielle de réconciliation reconnaissant les abus et établissant la Fondation autochtone de guérison, une organisation sans but lucratif.

On estime que plus de 150 000 enfants ont été forcés à fréquenter les pensionnats (et l’héritage honteux des abus ne s’est pas arrêté à la fermeture de ces établissements).

Dans les années 1960, alors que ces écoles fermaient rapidement, le gouvernement a enlevé des enfants autochtones, de nombreux élèves des PI, et les a placés dans des foyers non autochtones aux États-Unis et au Canada, une pratique connue sous le nom de « Rafle des années soixante ».

MODULE 6 - UNDRIP - A GLOBAL SOLUTION & FRAMEWORK

Pourquoi la Commission de vérité et réconciliation a-t-elle été créée?

Dans les années 1980, à la suite de l’activisme autochtone croissant, les survivants du système des PI ont commencé à poursuivre le gouvernement canadien pour les dommages causés. Ce n’est toutefois qu’au milieu des années 2000 qu’il y a eu une percée.

En 1996, un groupe de 27 survivants du pensionnat Alberni situé sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique, a intenté une action en justice contre le gouvernement canadien et l’Église Unie du Canada. Après neuf ans de délibérations, le tribunal a statué en faveur des plaignants en 2005, estimant que les églises « ne pouvaient invoquer l’immunité devant les dommages-intérêts, et étaient donc autant responsable que le gouvernement ».

Connue sous le nom de Blackwater c. Plint, cette poursuite judiciaire a ouvert la voie à des milliers de règlements et a finalement abouti à la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens (CRRPI) en 2007 – la plus importante résolution de recours collectif de l’histoire du Canada. Ses cinq composantes principales sont les suivantes :

  1. Le paiement d’expérience commune
  2. Le processus d’évaluation indépendant
  3. La commission de vérité et de réconciliation
  4. La commémoration
  5. Les services de santé et de guérison

Dans le cadre de cet accord historique de 2 milliards de dollars, le gouvernement a créé la Commission de vérité et réconciliation en 2008 afin d’enquêter sur toute l’ampleur des dommages causés par les pensionnats, de proposer des solutions et de prévenir les abus futurs à l’encontre des communautés autochtones.

Quelles sont les réalisations de la Commission de vérité et réconciliation?

Selon l’annexe N de la CRRPI, la partie établissant la Commission de vérité et réconciliation, le conseil avait sept objectifs :

  1. Reconnaître les expériences, les répercussions et les conséquences des pensionnats.
  2. Offrir un cadre holistique, culturellement approprié et sût aux anciens élèves, à leur famille et à leurs communautés lorsqu’ils se présentent devant la Commission.
  3. Assister, appuyer, promouvoir et faciliter les événements de vérité et réconciliation à l’échelle nationale et communautaire.
  4. Promouvoir la sensibilisation et l’éducation publique des Canadiens au sujet du système des PI et de ses répercussions.
  5. Déterminer les sources et créer un dossier historique aussi complet que possible du système et de l’héritage des PI.
  6. Produire et soumettre aux Parties à signataires un rapport comprenant des recommandations au gouvernement du Canada concernant le système et l’expérience des PI, notamment l’histoire, l’objectif, le fonctionnement et la supervision du système des PI, l’effet et les conséquences des PI (notamment les dommages systémiques, les conséquences intergénérationnelles et les répercussions sur la dignité humaine), et l’héritage continu.
  7. Appuyer la commémoration des anciens élèves des pensionnats indiens et de leurs familles, conformément à la directive sur la politique de commémoration.

Pendant six ans, la CVR a organisé des événements communautaires, écouté des milliers d’heures de témoignages de plus de 6 000 survivants, rassemblé des documents pertinents et réalisé un bilan historique, précis et déchirant du système des PI et de la façon dont il continue de nuire aux communautés autochtones à ce jour.

La Commission a rédigé un rapport final intitulé « Honorer la vérité, réconcilier pour l’avenir », publié en 2015.

Qu’est-ce que la Commission de vérité et réconciliation a inclus dans son rapport final?

L’introduction du rapport final de la CVR résume l’héritage du système des PI et de la colonisation violente du Canada en des termes très clairs :

« Pendant plus d’un siècle, les principaux objectifs de la politique autochtone du Canada étaient d’éliminer les gouvernements autochtones, d’ignorer les droits des autochtones, de mettre fin aux traités et, par l’entremise d’un processus d’assimilation, de faire en sorte que les peuples autochtones cessent d’exister en tant qu’entités juridiques, sociales, culturelles, religieuses et raciales distinctes au Canada. » La création et le fonctionnement des pensionnats étaient un élément central de cette politique, que l’on peut qualifier de « génocide culturel ».

« Le génocide physique est le massacre des membres d’un groupe ciblé, et le génocide biologique est la destruction de la capacité de reproduction du groupe. Le génocide culturel est la destruction des structures et pratiques qui permettent au groupe de se maintenir en tant que tel. Les États qui se livrent à un génocide culturel visent à détruire les institutions politiques et sociales du groupe ciblé. Les terres sont saisies, les populations sont transférées de force et leurs déplacements sont limités. Leurs langues sont interdites. Les chefs spirituels sont persécutés, les pratiques spirituelles sont interdites et les objets de valeur spirituelle sont confisqués et détruits. Et, le plus important, en ce qui concerne la question à l’étude, les familles sont perturbées pour empêcher la transmission des valeurs culturelles et de l’identité d’une génération à l’autre. »

Dans ses rapports avec les peuples autochtones, le Canada a fait tout cela.

Le rapport final comporte de nombreux éléments, qui se répartissent principalement en deux catégories : partager la vérité complète et terrifiante des dommages causés par le système des PI ; et proposer, par l’entremise d’appels à l’action, la meilleure façon d’aller de l’avant de manière à favoriser l’équité pour les Canadiens autochtones et à amorcer le processus de guérison.

Principaux points à retenir du rapport

  • Les survivants du système des PI étaient victimes de malnutrition, d’abus physiques, mentaux, émotionnels, spirituels et sexuels; de conditions de vie dangereuses, notamment l’exposition à des températures extrêmes, à la moisissure et à des dortoirs surpeuplés; des taux extrêmement élevés de maladies infectieuses; et plus encore.
  • Au moins 3 200 enfants sont morts sous la garde du système des PI, bien que le juge Murray Sinclair, président de la CVR, estime que le taux de décès est jusqu’à 10 fois plus élevé en raison d’une mauvaise tenue de dossiers.
  • Le système des PI a provoqué un traumatisme intergénérationnel chez les Canadiens autochtones, qui se manifeste de la manière suivante :

o les Canadiens autochtones ont le taux de chômage le plus élevé.

o Les jeunes autochtones sont extrêmement surreprésentés dans le système de protection de l’enfance.

o Bien qu’ils ne représentent qu’un peu plus de 5 % de la population totale, les Canadiens autochtones constituent plus de 30 % de la population carcérale au Canada.

o Les Canadiens autochtones ont une espérance de vie « considérablement réduite » et souffrent de manière disproportionnée de « diabète, d’hypertension, de toxicomanie, de problèmes de santé mentale et de morbidité et de mortalité globales » en raison directe des déterminants sociaux et du traumatisme, d’après une analyse publiée en 2019 dans la revue Health Equity.

▪ Une méta-analyse de 61 études réalisée en 2017 appuie ces affirmations : Les effets des pensionnats sur les Canadiens autochtones sont intergénérationnels et multiformes, ce qui a des répercussions négatives sur la santé mentale et physique.

  • L’accès à un logement sûr et à d’autres services et éléments de base (tels que l’eau potable) est extrêmement limité.
  • Les mauvais traitements infligés aux peuples autochtones dès les premiers jours de la colonisation sont directement responsables des stéréotypes et des stigmates négatifs associés aux Canadiens autochtones aujourd’hui.
  • De plus, le système des PI (ainsi que d’autres politiques gouvernementales anti-autochtones) a eu une incidence directe sur les politiques actuelles qui font en sorte qu’il est plus difficile pour les peuples autochtones d’accéder au financement, aux soins de santé, à l’éducation et à d’autres ressources qui favoriseraient l’équité dans leurs communautés.
  • Dans l’ensemble, la réalité des pensionnats et de leurs séquelles est troublante, et les peuples autochtones subissent encore les conséquences de la colonisation.

À ce titre, la CVR a rédigé un document complet, intitulé « Les 94 appels à l’action », dans lequel elle recommande d’apporter des modifications aux programmes et aux politiques, ce qui pourrait entraîner des changements considérables.

Two Indigenous men striking ceremonial drums

Quels sont les 94 appels à l’action?

Les 94 appels à l’action sont des recommandations stratégiques concrètes destinées à faciliter le processus de guérison de deux façons : en reconnaissant l’histoire complète et horrible du système des pensionnats et en créant des systèmes pour empêcher que ces abus ne se reproduisent à l’avenir.

Selon les appels à l’action, la prévention se fera par :

  1. L’enseignement de la réalité du traitement des peuples autochtones à tous les Canadiens
  2. La création d’opportunités éducatives et économiques pour les Canadiens autochtones afin qu’ils puissent participer pleinement à vie de la société

Les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation peuvent être divisés en deux catégories : Héritage (1 à 42) et réconciliation (43 à 94). Chacune de ces catégories comporte de nombreuses sous-catégories destinées à aborder des aspects spécifiques du processus de réconciliation.

Héritage

L’objectif des appels à l’action héritage est d’aborder l’histoire et les atrocités des pensionnats, qui ont séparé les enfants autochtones de leur famille (principalement des Premières Nations, mais aussi de nombreux Inuits et Métis) et les ont soumis à de mauvais traitements, à la famine, à la maladie et à d’autres conditions horribles, tout en les assimilant de force dans la culture européenne blanche du Canada.

L’objectif collectif des 42 premiers appels à l’action est de reconnaître pleinement et publiquement le génocide culturel commis. Chacun des appels à l’action est divisé en sous-catégories qui décrivent comment cela s’est produit et les répercussions actuelles sur les domaines suivants au sein des communautés indigènes :

  • Protection de l’enfance
  • Éducation
  • Langue et culture
  • Santé
  • Justice

Réconciliation

Le but des autres appels à l’action est de mettre en œuvre les modifications de politique qui :

  • élimineront de manière efficace et permanente le racisme systémique qui conduit à une détérioration de la santé, à des décès prématurés et à des opportunités économiques limitées. • amélioreront considérablement la vie des populations autochtones au Canada.
  • veilleront, par une éducation approfondie et honnête, à ce que cela ne se reproduise plus jamais.

Les sous-catégories de ces appels à l’action sont les suivantes :

  • Gouvernement canadien et Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones
  • Proclamation royale et pacte de réconciliation
  • Parties à la Convention de règlement et Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones
  • Équité pour les Autochtones dans le système de justice
  • Conseil national de réconciliation
  • Perfectionnement professionnel et formation à l’intention des fonctionnaires
  • Excuses de l’Église et réconciliation
  • Éducation pour la réconciliation
  • Programmes pour la jeunesse
  • Musées et archives
  • Enfants disparus et renseignements sur l’inhumation
  • Centre national pour la vérité et la réconciliation
  • Commémoration
  • Médias et réconciliation
  • Sports et réconciliation
  • Entreprises et réconciliation
  • Nouveaux arrivants au Canada
Convocation-4

Quels progrès ont été réalisés relativement aux 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation?

Malheureusement, les progrès ont été relativement lents. D’après le site Web interactif Beyond 94, un projet lancé en 2018 pour, entre autres, suivre et contrôler la mise en œuvre des 94 appels à l’action de la CVR, seulement 12 ont été réglés en juin 2021.

 

D’après le Yellowhead Institute, un centre de recherche dirigé par les Premières Nations, les appels à l’action réglés sont les suivants :

 

  • No13 : Reconnaissance par le gouvernement fédéral des droits linguistiques des autochtones
  • No41 : Enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées
  • No48 : Adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones

(DRIP) par les églises et les groupes confessionnels

  • N49 : Rejet de la doctrine de la découverte par les églises et les groupes confessionnels
  • No72 : Appui du gouvernement fédéral au Centre national pour la vérité et la réconciliation
  • No83 : Programme de réconciliation pour le Conseil des arts du Canada
  • No85 : Programme de réconciliation pour le réseau de télévisions des peuples autochtones
  • No88 : Appui à long terme de tous les ordres du gouvernement aux jeux autochtones

de l’Amérique du Nord

  • No90 : Appui de la part du gouvernement fédéral aux programmes de sport autochtones et aux athlètes.

 

Cependant, des progrès ont été réalisés dans beaucoup d’autres domaines. Le projet Beyond 94 fait état des mises à jour suivantes :

 

  • L’appel 20 non lancé
  • L’appel 38 en cours (Projets proposés)
  • L’appel 24 en cours (Projets en cours)
  • L’appel 12 réglé*

 

*Beyond 94 considère que l’appel à l’action No 84 (rétablir et augmenter le financement de CBC ou Radio-Canada pour appuyer les voix autochtones et la réconciliation) est réglé. Yellowhead Institute ne seconde pas cet avis.

 

Voici quelques exemples d’appels à l’action en cours :

 

L’appel à l’action No 1 (qui exige que le gouvernement réduise le nombre d’enfants autochtones dans le système de protection de l’enfance en fournissant des ressources aux communautés autochtones et une formation sur les compétences culturelles aux travailleurs sociaux) est en partie réglé.

 

  • En 2016, le gouvernement fédéral a annoncé une augmentation budgétaire de 635 millions de dollars sur cinq ans pour le Programme de services à l’enfance et à la famille des Premières Nations.
  • En 2018, le gouvernement a annoncé une enveloppe supplémentaire de 1,4 milliard de dollars sur six ans.
  • Le gouvernement collaborerait avec les dirigeants autochtones pour réformer le système de protection de l’enfance en ce qui concerne les familles autochtones.

 

L’appel à l’action No 17, qui exige que « tous les ordres de gouvernement permettent aux survivants des pensionnats et à leurs familles de récupérer les noms changés par le système des pensionnats en renonçant aux coûts administratifs pendant une période de cinq ans pour la procédure de changement de nom et l’examen des documents d’identité officiels, est partiellement réglé.

 

  • D’après l’Institut Yellowhead, seules certaines provinces « ont mis en place des processus clairs qui accélèrent la récupération des noms » (et non tous les ordres de gouvernement, comme l’exige l’appel à l’action.

 

Les appels à l’action 43 et 44 (qui obligent le gouvernement canadien à adopter la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et à élaborer par la suite un plan d’action national pour atteindre ses objectifs) sont en cours.

 

  • Le Canada a officiellement appuyé la déclaration sans réserve en 2016 (après avoir initialement voté « non » lorsqu’elle a été présentée pour la première fois en 2007).
  • Sur son site Internet consacré aux progrès réalisés relativement aux appels à l’action, le gouvernement indique qu’il collabore avec les dirigeants autochtones à l’élaboration des politiques fondées sur les droits qui s’harmoniseront avec la Déclaration des Nations unies sur les droits de peuples autochtones.

 

Les appels à l’action 62, 63 et 64, qui portent sur l’éducation pour la réconciliation (voir « Que font les quatre saisons de la réconciliation pour travailler à l’achèvement des appels à l’action? » pour plus de renseignements), sont à diverses étapes de progrès dans l’ensemble des provinces et des territoires.

 

  • Bien que toutes les provinces et tous les territoires incluent l’histoire du système des PI dans leurs programmes d’études, ce n’est ni obligatoire ni approfondi. En outre, selon Beyond 94 : « seuls quelques gouvernements disposent de postes de haut niveau consacrés au contenu autochtone dans l’éducation. »
  • En 2017, le gouvernement fédéral a commencé à verser 3 millions de dollars par année pour une période de trois ans à l’Université des Premières Nations du Canada afin de créer un Centre national de collaboration en éducation autochtone.

 

L’appel à l’action No 92 exige des entreprises qu’elles adoptent la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones comme cadre pour toutes leurs activités opérationnelles futures, en particulier lorsqu’elles impliquent des peuples indigènes et leurs terres. Il exige que les peuples autochtones aient un accès équitable à l’éducation, à la formation et aux possibilités d’emploi en entreprise, et que la compétence culturelle et la formation sur la lutte contre le racisme soient considérées comme des éléments essentiels du perfectionnement professionnel. Des progrès ont été réalisés, même si ce n’est que par petites touches.

 

  • Un sondage mené en 2017 auprès des entreprises canadiennes a révélé que seulement une entreprise sur quatre avait connaissance de l’appel à l’action No92. La Chambre du commerce du Canada (CCC) a donc demandé au gouvernement canadien d’aider les organismes sans but lucratif à sensibiliser la population et à mettre en œuvre l’appel à l’action No 92. Elle a également créé un programme de mentorat pour les Canadiens autochtones qui souhaitent entrer dans le monde des affaires.
  • Indigenous Works, une organisation sociale sans but lucratif créée à la suite du rapport de la CRPA de 1996, a créé le programme « Accélération » d’une durée d’un an pour aider les entreprises qui souhaitaient mettre en œuvre l’appel à l’action No92 mais ne savaient pas par où commencer.
Stems of wheat in a field with the setting sun in the background

Comment les 4 saisons de la réconciliation aident-elles les écoles, les sociétés et les organisations à mettre en œuvre les 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation?

Les « 4 saisons de la réconciliation » de l’éducation pour la réconciliation est un cours de formation sur la lutte contre le racisme, créé pour aider à répondre aux appels à l’action concernant Éducation pour la réconciliation et Entreprises et réconciliation. Il traite également des appels à l’action liés aux programmes pour la jeunesse, aux Musées et archives.

Les 4 saisons de la réconciliation font progresser les objectifs de la Commission de vérité et réconciliation et contribue à mettre en œuvre ses 94 appels à l’action (que ce soit au sein d’une entreprise, dans une salle de classe ou à l’intérieur de la collectivité). Les certificats d’achèvement sont fournis par l’Université des Premières Nations.

Voici comment l’on procède.

Apprentissage et développement professionnel des éducateurs de la maternelle à la 12e année

Les appels à l’action relatifs à Éducation pour la réconciliation sont les 62, 63 et 64, et exigent ce qui suit de la part de tous les ordres de gouvernement :

  • En collaboration avec les peuples autochtones, les éducateurs et les survivants du système des PI, élaborer des programmes d’étude adaptés à l’âge pour les apprenants de la maternelle à la 12eannée sur les pensionnats, les traités et les « contributions historiques et contemporaines des peuples autochtones au Canada ».
  • Fournir un financement aux établissements d’enseignement supérieur pour former les enseignants à l’intégration des connaissances et des méthodes d’enseignement autochtones.
  • Fournir aux écoles autochtones des fonds nécessaires « pour qu’elles utilisent les connaissances et les méthodes d’enseignement autochtones dans les salles de classe ».
  • Créer des postes gouvernementaux de haut niveau consacrés au contenu autochtone dans l’éducation dans l’ensemble des provinces et des territoires.
  • Partager les pratiques exemplaires en matière d’enseignement de ces programmes d’étude.
  • Continuer à définir et à optimiser les besoins en formation des enseignants.
  • Développer la compétence culturelle, l’empathie et le respect mutuel chez les élèves en utilisant des cadres pédagogiques antiracistes.
  • S’engager à financer des programmes religieux destinés aux étudiants, lesquels doivent comprendre les croyances spirituelles autochtones.
  • Établir un programme de recherche national pour mieux comprendre la réconciliation.

C’est là qu’interviennent les 4 saisons de la réconciliation.

Les 4 saisons de la réconciliation constituent un module de formation pédagogique et de perfectionnement professionnel en ligne qui propose des programmes d’étude adaptés à l’âge des apprenants de la maternelle à la 12e année sur la culture et l’histoire des autochtones, en particulier l’histoire des pensionnats et d’autres façons dont la colonisation a des répercussions négatives sur les communautés autochtones.

L’éducation pour la réconciliation propose également un programme de perfectionnement professionnel aux éducateurs afin qu’ils puissent apprendre à intégrer les connaissances autochtones dans la salle de classe et appliquer un cadre pédagogique antiraciste à leur enseignement.

Comment cela se passe-t-il? Notre formation pour élèves est :

  • personnalisable: Vous pouvez choisir un contenu qui répond aux exigences propres à la province, qui respecte les reconnaissances territoriales pertinentes et qui est adapté à votre âge. • inclusive : Nos contenus sont disponibles en anglais et en français.
  • interactive: Avec des vidéos, des diaporamas, des documents interactifs et des questionnaires, vos élèves resteront impliqués tout au long de l’expérience. • de longue durée : Grâce à des ressources pour la formation continue après le cours, vos élèves peuvent approfondir leur formation.

Notre formation pour enseignants est personnalisable, inclusive, interactive et de longue durée. Nous prenons à cœur l’importance de la lutte contre le racisme et nous avons également mis au point une infrastructure supplémentaire pour aider vos éducateurs à devenir les gardiens de tous les appels à l’action de la CVR, avec les éléments suivants :

  • Encadrement mensuel par webinaire
  • Consultation téléphonique pour aider au déploiement
  • Forum de discussion avec des experts autochtones et d’autres éducateurs

Nos cours en classe d’enseignement secondaire et post-secondaire et nos cours de perfectionnement professionnel pour les secteurs de l’éducation durent de deux à six heures, comprennent des films primés, des vidéos de haute qualité, des diaporamas et du contenu supplémentaire pour l’apprentissage continu. 

Compétences culturelles des entreprises et cadre pour la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones

L’appel à l’action Entreprises et réconciliation est No 92 et exige ce qui suit :

  • Toutes les entreprises doivent adopter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones comme cadre pour les activités opérationnelles touchant les communautés autochtones et leurs terres.
  • Consulter les communautés autochtones et obtenir leur consentement préalable « avant de donner suite aux projets de développement économique ».
  • Veiller à ce que les peuples autochtones aient un accès équitable à l’éducation, à la formation et aux possibilités d’emploi en entreprise.
  • Former la direction et le personnel pour qu’ils soient suffisamment sensibilisés à l’histoire et à la culture autochtones, en particulier les pensionnats et les traités.
  • Exiger que les compétences culturelles et la formation à la lutte contre le racisme soient au cœur du perfectionnement professionnel.

Le travail des 4 saisons de la réconciliation met l’accent sur l’aide aux entreprises avec la partie formation de l’appel à l’action No 92, qui aide à mettre en œuvre l’ensemble de cet appel.

Nous pensons que la formation des entreprises canadiennes pour qu’elles soient antiracistes et compétentes sur le plan culturel, surtout que ces cadres concernent les peuples autochtones, aidera à inciter les organisations à adopter la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et à collaborer avec les communautés autochtones.

La formation sur la diversité et à l’inclusion (D et I) est également un élément essentiel de la croissance intelligente des entreprises. Après des décennies de recherche, nous pouvons conclure avec certitude que les milieux de travail inclusifs sont meilleurs pour le bien-être des employés, la créativité et les résultats de votre entreprise. Les milieux de travail inclusifs retiennent les employés plus longtemps et génèrent plus de revenus et de profits que les entreprises qui ne mettent pas l’accent sur la D et I, quel que soit le secteur dans lequel elles opèrent.

Les 4 saisons de la réconciliation peuvent aider les entreprises clientes à élaborer des cadres de D et I et à former leur direction et leur personnel à l’aide de cours de formation personnalisables d’une durée de deux à trois heures.